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KOUN : Quand l’art du “upcycling” devient un vivier d’emplois

Source : MAP Business – Rédigé Par Hicham Louraoui.

Casablanca – La contribution à l’économie circulaire d’une manière créative, tel est l’objectif de la marque marocaine “Koun” qui doit sa success-story à l’upcycling, un éco-concept prenant de plus en plus d’ampleur au Maroc, au point devenir un vivier d’emplois, en particulier pour les jeunes en situation précaire.

A la différence du recyclage, l’upcycling (surcyclage) consiste à transformer de simples matières en produits design et fashion qui ont plus de valeur. Carton, papier, bouchons de bouteilles, bidons de lessive, cassettes vidéo, ou encore des tissus, tout est utilisable pour concevoir des pièces uniques et séductrices.

Pots de différentes couleurs, mobilier design, coussins, luminaires design, décoration murale, pochettes, portes-monnaie, cabas, sacs à dos sont entre autres les multiples formes que peuvent prendre les matières “upcyclées” dans les différents ateliers de la marque “Koun”, qui est créée à Casablanca par Ressourc’In, une entreprise sociale marocaine d’insertion initiée par l’association marocaine Al Ikram-Fondation Valyans.

Équipés de diverses machines permettant de transformer les matières (broyeuse, extrudeuse, etc), les ateliers de Koun (Carton, Plastique et Tissage) s’appuient sur le savoir-faire, la créativité et l’engagement des jeunes femmes et hommes y travaillant. Ces derniers laissent voir dans leurs yeux une passion particulière pour ce métier qui permet de joindre la dimension environnementale et durable à celle socio-économique.

D’ailleurs, rien n’est laissé au hasard chez “Koun”, puisque ces jeunes bénéficient de formations techniques, de sessions de développement personnel, ainsi que de stages pratiques, avant d’être retenu définitivement ou accompagné jusqu’à leur insertion en externe.

“Notre marque offre une opportunité économique et un vivier d’emplois aux jeunes en situation NEET (ni à l’emploi, ni en enseignement, ni en formation). A travers un accompagnement aussi bien professionnel que social, nous leur permettons d’avoir une deuxième chance pour réussir leur vie”, a souligné Nada Diouri, chargée de mission pour la Fondation Valyans-Association Al Ikram et gérante de Koun Maroc.

Il s’agit d’une nouvelle et innovante façon d’insertion de la jeunesse que propose la société via ses métiers artistiques, a-t-elle fait remarquer, notant que ces jeunes touchent en même temps à l’artisanat, à la créativité et au recyclage.

Mais bien avant le travail qui s’effectue au niveau des ateliers, tout un dispositif est mis en place pour collecter les déchets auprès des entreprises et même de certains établissements publics.

“Nous avons des partenaires privés et publics tout autour de Casablanca de chez qui nous collectons les déchets triés avec notre propre véhicule”, a indiqué Mme Diouri, relevant que ce processus est soumis à un calendrier précis.

D’ailleurs, cette marque ne cesse de mener des actions de sensibilisations auprès de ses différents partenaires sur le tri sélectif à la source. Dès leur réception, les déchets sont repris par les responsables des ateliers pour être transformés.

A l’atelier plastique, “nous utilisons les bidons de lessive et les bouchons de bouteilles qui sont un plastique HDPE (Polyéthylène haute densité, NDLR)”, a fait observer Mme Diouri, expliquant que ce plastique est broyé et ensuite travaillé de deux manières différentes, soit la technique de compression dans des fours dédiés ou celle d’extrusion qui donne les luminaires “Koun”.

Dans un autre atelier, a-t-elle poursuivi, “nous déchiquetons le papier et le carton pour les traiter séparément, puisque chacun nous donne un type différent (blanc et kraft)”.

A l’atelier tissage, “nous récupérons le papier, le plastique et le tissu qui sont traités et coupés de telle sorte à ce qu’ils puissent être utilisés dans le métier à tisser”, a dit Mme Diouri.

Par la suite, a-t-elle soutenu, ces matières sont utilisées pour faire le bout de création qui va être jumelé à d’autres types de matériaux nobles comme le cuir et le jean pour essayer d’en sortir des sacs, des pochettes fashion et uniques.

“Je tiens à remercier nos bailleurs de fonds à savoir, la Fondation Drosos, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’Initiative de partenariat entre les États-Unis et le Moyen-Orient (MEPI – Middle East Partnership Initiative), l’ambassade des Pays-Bas au Maroc et le programme Erasmus+, qui ont permis à ce projet de voir le jour”, a dit Mme Diouri.

Engagée depuis plusieurs années dans le secteur du développement humain et social, elle n’a pas manqué de faire part de sa fierté de voir le Maroc s’orienter davantage vers les métiers verts, dont le recyclage.

A cet égard, M. Diouri mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la volonté de préserver l’environnement chez tout un chacun et pas uniquement auprès des entreprises et de l’Etat.

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